Vous êtes
locataire, votre propriétaire peut-il vous interdire la détention
d’un animal ?
La loi française
Loi 70-598 du 9 juillet 1970- Article 10 - Modifié
par Ordonnance n°2000-914 du 18 septembre 2000 art. 11 (JORF 21
septembre 2000).
Est réputée non écrite toute stipulation tendant
à interdire la détention d'un animal dans un local d'habitation
dans la mesure où elle concerne un animal familier. Cette détention
est toutefois subordonnée au fait que ledit animal ne cause aucun
dégât à l'immeuble ni aucun trouble de jouissance
aux occupants de celui-ci.
Est licite la stipulation tendant à interdire la détention
d'un chien appartenant à la première catégorie
mentionnée à l'article L. 211-12 du code rural.
Le propriétaire ne peut donc, sans motif
légitime, vous interdire de posséder un animal puisque
l'article 10 I. de la loi n° 70-598 du 9 juillet 1970 répute
non écrite « toute stipulation tendant à interdire
la détention d'un animal dans un local d'habitation dans la mesure
où elle concerne un animal familier. »
Cela signifie que si une clause du bail ou du
règlement intérieur interdit de posséder un animal,
vous n'avez pas à en tenir compte. Vous avez le droit de signer
un bail contenant cette clause et ne pas l'appliquer puisque toute clause
non légale du bail est réputée non écrite.
Cependant, une restriction a récemment
été apportée par la loi 99-5 du 6 janvier 1999,
relative aux animaux dangereux et errants et à la protection
des animaux. En effet, cette loi rend licites les clauses interdisant
tout animal faisant partie des chiens considérés comme
dangereux, de la catégorie « chien d'attaque » (Article
1er de l'arrêté du 27 avril 1999).
Néanmoins, cette restriction ne vous concerne
pas si votre bail a été conclu antérieurement à
l'entrée en vigueur de la loi de 1999 (article 10 II de la loi
de 1970 modifiée).
Le texte de 1970 est applicable à tous
les locaux d'habitation loués et ne limite pas la détention
à un seul animal.
Vous devez veiller à ce que votre animal
« ne cause aucun dégât à l'immeuble, ni aucun
trouble de jouissance aux occupants de celui-ci » (exemple : aboiements
intempestifs, comportement agressif.).
A défaut, votre responsabilité
peut être mise en cause, notamment sur le fondement de l'article
1728 ou de l'article 1385 du code civil. En outre, vous pourriez ne
plus bénéficier de l'article 10 précité
et devoir vous séparer de votre animal de compagnie.
La loi
Belge
Beaucoup de gens se sont vus refuser un logement parce qu'ils ont un
petit compagnon. Sachez que l'art. 10/1 sur la Convention des Droits
de l'Homme stipule ceci :
"Est réputée non écrite,
toute stipulation tendant à interdire la détention d'un
animal dans un local d'habitation dans la mesure où elle concerne
un animal familier". Cette détention est toutefois subordonnée
au fait que l'animal ne cause aucun dégât à l'immeuble,
ni aucun trouble de jouissance aux autres occupants.
Autrement dit, il est illégal d'interdire
la présence d'un animal de compagnie dans un logement. Cette
loi a été signée à Genève, le 9 juillet
1970 par les pays membres de la Convention, y compris la Belgique. Si
vous avez des problèmes avec vos propriétaires ou voisins
concernant votre compagnon, vous pouvez avoir recours à cette
loi.
Jurisprudence: Par décision rendue le
21 octobre 1986 par le Tribunal Civil de Liège (parue dans la
Jurisprudence de Liège, Mons et Bruxelles de 1987, p.578 et sq.),
il a été jugé que l'interdiction totale de détenir
un animal domestique quelconque porte atteinte au droit à l'intégrité
de la vie privée et de la vie familiale que consacre l'art. 8,1
de la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme du 04.11.1950.
Cette disposition prime sur le droit interne et doit être appliquée
par les juridictions nationales. Les particuliers ne peuvent instaurer
des pénalités à caractère répressif,
car le pouvoir répressif est hors commerce